Vallon de salut et le Bédat, lieu de beauté, lieu de mémoire.

Publié le par mf

Extrait du communiqué de presse de la Direction régionale de l'environnement Midi Pyrénées en date du 31 Mars 2008


Le site du Vallon de Salut et du Bédat, un patrimoine classé



La forêt du Bédat, véritable écrin végétal mais aussi le Vallon de Salut, l’ancien bâtiment
thermal, les Allées Maintenon et Allées dramatiques sont autant de composantes prestigieuses de ce site.

Le Vallon de Salut, fréquenté par la population de Bagnères-de-Bigorre depuis au moins le XVIII ème siècle, demeure un lieu chargé d’histoire. Les Bagnérais y sont très attachés et c’est aujourd’hui pour eux un but de promenade privilégié, comme pour les curistes et les touristes. Depuis quelques années, le site accueille à l’initiative de la ville de Bagnères le siège du syndicat mixte Conservatoire botanique pyrénéen/Conservatoire botanique national de Midi-Pyrénées et le Muséum municipal d’histoire naturelle, dans les anciens bains de Salut superbement rénovés par la commune pour l’occasion, ainsi que le Centre permanent d’initiatives pour l’environnement, CPIE Bigorre-Pyrénées.

  Loin de figer ce territoire, ce classement représente une reconnaissance du respect de son intégrité paysagère et de l’histoire du lieu. Il permet de faire connaître le caractère pittoresque et historique qui a fait la renommée de ce site notamment dans l’épopée du thermalisme pyrénéen et d’en transmettre la mémoire aux générations futures. 



Le périmètre du site s’appuie sur des limites physiques aisément identifiables telles que sentiers, chemins, allées ou routes,

sa superficie est de l’ordre de deux cent quarante quatre hectares.
Le décret en conseil d’Etat a été signé le 20 décembre 2007.

 
Pourquoi protège-t-on un site ?

Les articles L-341 et suivants du code de l’environnement visent la protection des sites naturels ou bâtis dont la conservation et la préservation présentent un intérêt général « du point de vue artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque ».
Ces monuments naturels et sites sont dits d’intérêt général lorsque leur valeur patrimoniale est universellement reconnue.

 

Les sites classés sont identifiables grâce à leur idéogramme

qui représente l'obturateur d'un appareil-photo.

il symbolise la qualité de ces espaces

et le devoir de respecter la beauté de nos paysages.

 



Classement du site du vallon de Salut et du Bédat
à Bagnères de Bigorre




 La partie nord du site concerne le massif forestier du Bédat.
La forêt du Bédat se compose d’un mélange d’essences.

Surplombant la ville, le massif du Bédat offre également des vues magnifiques tant en vision proche (centre urbain bagnèrais, du vallon de Salut, des allées Maintenon) qu’en vision lointaine en direction du sud et des hauts sommets pyrénéens.

Le cheminement à l’intérieur du massif forestier du Bédat présente un important réseau de cavités souterraines et un ensemble de fontaines aménagées qui sont autant de curiosités à découvrir au travers de circuits de promenade balisés.
Jusqu’au milieu du XVIIIième siècle, le vallon de Salut était uniquement un ensemble de prairies de fauche exploitées par les fermes voisines.

En 1760 fut aménagée la route de Salut. Cette route va alors permettre d’accéder à partir de 1781 au bâtiment thermal construit au fond du vallon par la famille d’Uzer, à proximité immédiate de la source d’Aygo Tebio (les eaux tièdes).

Une telle implantation de ce bâti thermal va lui donner une originalité et une renommée très prisées des poètes et écrivains au cours du XIXième siècle.

Aller aux thermes de salut, c’est alors l’assurance de se sentir en harmonie avec la nature.

Ce bâtiment des thermes est racheté par la ville de Bagnères de Bigorre en 1905 qui, à partir de 1920, va aménager le vallon de Salut en parc thermal.
Elle crée alors le chemin qui longe le ruisseau d’Aygo Tebio, bâtit de petits ponts en faux bois de ciment armé, aménage en théâtre de la nature le porche de la grotte, érige quelques statues dont la Bacchante de Popineau en 1930.
L’originalité de ce parc thermal et de sa qualité paysagère réside dans le subtil équilibre entre espace rural et espace semi urbain.
Le chemin en fond de vallon qui longe le ruisseau ou la route en surplomb permettent de découvrir une succession de micro-paysages et offrent de belles vues côté ouest sur des vallons annexes où s’exerce une activité agricole qui participe pleinement à la beauté de ce site.
En effet, le fond du vallon de Salut est étroitement lié dans la beauté de ses paysages aux pentes agricoles positionnées sur des croupes qui le surmontent.

La route d’accès au col de la croix de Manse offre en divers endroits des vues magnifiques sur l’ensemble du vallon de Salut bordé en partie à l’est par les allées Maintenon à l’ouest par les allées Dramatiques.

D’une longueur de 1 500 mètres environ, la partie des allées concernée par le classement porte sur un linéaire de 895 mètres et intéresse cinq cent soixante et onze arbres répartis en quatorze essences où dominent le hêtre, le chêne, le tilleul et le frêne.
Les allées Dramatiques, elles, sont placées en balcon sur le versant est du vallon de Salut.
Situés à mi-versant des pentes du Monné, ces allées permettent d’apprécier dans toute sa beauté paysagère la proximité et l’unité que forment le vallon de Salut et le Bédat avec le centre urbain de Bagnères de Bigorre.

Aujourd’hui, cet alignement arboré en partie discontinu qui borde le sentier des allées Dramatiques, se compose de hêtres, châtaigniers et chênes.

Aussi, il ressort de la description de ce site plusieurs points singuliers qui justifient son classement tel que le prévoient les articles L. 341.1 à L. 341-22 du code de l’environnement.
Ce site présente un réel caractère pittoresque et historique notamment dans l’épopée du thermalisme pyrénéen.
Dès lors, la protection mise en œuvre doit permettre au site délimité de conserver ses composantes paysagères fondamentales par un contrôle de l’administration sur toutes modifications sans toutefois déranger l’exploitation courante des fonds ruraux et l’entretien normal des édifices.
Loin de figer un territoire, cette protection doit être comprise comme un outil de gestion capable d’assurer un développement durable du site dans le respect de son patrimoine.

 


Protection des paysages naturels et urbains

Aperçu des législations

 

Code de l’environnement, articles L341-1 et suivants (ancienne loi du 2 mai 1930)
Cette législation s’intéresse aux monuments naturels et aux sites «dont la conservation ou la préservation présente, au point de vue artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque, un intérêt général ».
L’objectif est de conserver les caractéristiques du site, l’esprit des lieux, et de les préserver de toutes atteintes graves.
Elle  prévoit deux niveaux de protection, l’inscription et le classement.
La mise en œuvre de cette législation relève de la responsabilité de l’Etat, et fait partie des missions du ministre chargé des sites.
Au 31 décembre 2005, soit 100 ans après la première loi sur les sites, le territoire national comptait 2 639 sites classés pour une superficie de 826 241 hectares, et 4 784 sites inscrits pour une superficie de 1 680 391 hectares. Au total ce sont près de 4% du territoire national qui sont concernés par ces protections.

Sites Classés
Ils sont classés par arrêté du ministre chargé des sites, s’il y a accord de tous les propriétaires concernés, par un décret en Conseil d’Etat en cas de désaccord d’un ou plusieurs propriétaires.
Un site classé ne peut être ni détruit, ni modifié dans son état ou son aspect sans autorisation spéciale du Ministre chargé des sites, ou du Préfet du département, ou du directeur de l’établissement public du Parc nationalen fonction de la localisation et de l’importance des travaux.
Les autorisations de travaux dans les sites classés revêtent un caractère exceptionnel.

Loi du 31 décembre 1913
Elle assure la protection des monuments classés ou inscrits à l’inventaire supplémentaires des monuments historiques.

Les zones de protection du patrimoine architectural urbain et paysager (ZPPAUP)
Cette procédure, instituée par la loi de décentralisation du 7 janvier 1983, vise à donner aux communes un rôle actif dans la gestion et la mise en valeur de leur patrimoine. Elle leur permet en effet de mener, conjointement avec l'État, une démarche d'analyse, de protection et d'évolution harmonieuse de territoires dont ils ont la responsabilité.
La décision d'engager l'étude d'une ZPPAUP appartient d'abord au maire et à son conseil municipal, bien que l'État ait la capacité d'en prendre l'initiative en cas de besoin.






Publié dans Evenementiel

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